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Est-ce que vous aussi, ma chère, vous cherchez à m’enlever mon artiste ?

SARAH.

Vous l’enlever ? Non, certes ; mais il me semble que monsieur ne doit et ne veut être l’artiste de personne.

FLAMINIO.

Oui, milady comprend la dignité de l’homme et l’indépendance…

LA PRINCESSE, à part.

Ah ! oui-da ? (À Sarah et à Barbara.) Dites-moi, chères, est-ce que nous ne pourrions pas causer ensemble un instant ?

SARAH.

Volontiers. Le duc et Gérard remontent la scène et s’en vont dans le salon du fond. Flaminio, troublé et inquiet, hésite à les suivre.

FLAMINIO, à part.

Que veut-elle donc lui dire de moi ?

SARAH.

Eh bien, Flaminio, laisse-nous aussi… laissez-nous. Pardon ! je suis distraite !

Flaminio sort en regardant Sarah, qui a frissonné.




Scène X


LA PRINCESSE, SARAH, BARBARA.


SARAH, troublée.

Ah ! vous tutoyez monsieur… ?

LA PRINCESSE.

M. Flaminio ? Eh bien, oui, certes, par habitude. C’est la coutume à Venise que les patriciens tutoient leurs valets, et il a été le mien… Qu’est-ce que vous avez donc, Sarah ? Vous vous trouvez mal ?

BARBARA.

Oh ! vous voulez imaginer vous cela ? (Elle aide Sarah à cacher