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SARAH, quittant son bras.

Pardon ! je suis un peu fatiguée… (à Gérard, en s’asseyant) de cette histoire.

LE DUC.

Ils ne peuvent pas me contester mon nom et mon titre. Il n’y a pas d’autre duc de Treuttenfeld que moi. Mais cet Olibrius… ou Démétrius de Kologrigo, un Morlaque, qui se fait appeler M. le comte, je ne sais pas pourquoi…

SARAH, sans l’écouter, à Gérard.

Eh bien, où est donc ma belle-sœur ? Elle nous suivait.

LE DUC, sans se déconcerter et s’asseyant.

Il se porte créancier de la succession pour des sommes fabuleuses, sous prétexte que son aïeul, qui était une espèce de pirate, je vous en réponds, avait prêté à mon aïeul de quoi racheter son duché, perdu au jeu du temps de Marie-Thérèse. Je plaide la prescription et il a gagné en Allemagne. Mais je trouve moyen de transporter le débat à Paris, à cause d’un hôtel.

GÉRARD, à Sarah.

Patience ! nous approchons de la fin.

LE DUC.

Voilà le grand avantage d’être un peu cosmopolite.

SARAH, ennuyée.

Ah ! vous êtes cosmopolite ?

GÉRARD, bas, à Sarah.

Imprudente ! Il va reprendre son histoire au déluge.

LE DUC.

Je vous l’ai déjà dit.

SARAH, vivement.

Ah ! c’est vrai, oui, oui !

LE DUC.

Mais je recommence.

SARAH, à part.

Miséricorde !

LE DUC.

Feu mon père, Auguste de Treuttenfeld, avait épousé une