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tons qu’il ait eu quelque fugitive pensée d’amour pour Victorine, il l’a étouffée, et, ne se sentant pas épris d’elle assez sérieusement, il a obéi à la voix de l’honneur qui lui commandait de s’éloigner.

Il se lève.
SOPHIE.

C’est vrai. Ah ! ma pauvre Victorine !



Scène II

SOPHIE, ANTOINE, VANDERKE.
ANTOINE, un bougeoir à la main ; il vient par l’antichambre.

Pardon, madame, si je me permets de venir déranger monsieur jusque chez vous, mais c’est une lettre pour lui que je viens de trouver sur mon bureau et qui paraît pressée.

SOPHIE, se levant et se dirigeant vers la porte de sa chambre, qui est celle de gauche.

Lisez, lisez, mon père ! Restez, Antoine ; je vais dans ma chambre attendre Victorine.

Elle sort. Antoine éteint sa bougie et pose son bougeoir sur la cheminée au fond.



Scène III

VANDERKE, ANTOINE.
VANDERKE, préoccupé, tenant la lettre sans la regarder.

Eh bien, Antoine, tous tes préparatifs de noces sont terminés ?

ANTOINE.

Oui, monsieur. À neuf heures précises, demain matin, nous irons à l’église. Ah ! je voudrais déjà en être revenu !

VANDERKE.

Tu es bien pressé !