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NOËL.

Vous l’entendez, mon amante ! Elle se plaint de ce que je badine ! C’est bien la preuve que…

SUZANNE.

Et pourquoi plaisanter toujours avec une honnête fille ? Gardez vos manières pour vos anciennes, quand vous les rencontrerez ! (Voyant Valentin qui se lève.) Ah ! vous n’étiez pas seuls ? À la bonne heure ! Mais faites attention à vous, Noël ! Je vous veux tout à moi, même en pensées et en paroles… ou bien pas du tout, vous le savez !

NOËL.

Oh ! par exemple ! si vous croyez… Suzanne, soyez jalouse… je veux bien, ça me flatte ; mais ne soyez point injuste ! (Montrant Reine.) Demandez-lui si je ne lui disais pas… Tenez, je lui parlais de Pierre ! Demandez à Valentin si ce n’est pas vrai ? Valentin !


VALENTIN, près de l’escalier, un peu brusquement.

Je n’en sais rien… Mais vous avez eu tort. De quoi vous mêlez-vous ?

SUZANNE, à Reine, qui est absorbée.

Est-ce vrai, qu’il te parlait de mon frère ?

REINE.

Lui ?… Je ne sais pas ce qu’il me disait !

SUZANNE, inquiète.

On ne sait jamais ce que tu penses, toi ! Tu ferais mieux de le dire… (À Noël.) Et vous, vous feriez mieux d’être à votre ouvrage. Pourquoi venez-vous ici quand je ne n’y suis point ?

NOËL.

Je… Mais…

SUZANNE.

Allez donc !

NOËL.

Alorsse, j’y vas, Suzanne, j’y vas ! (À part.) Quand c’est les femmes qui commandent…