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En vingt-quatre heures, c’est un peu long. Ce maudit accident nous a retardés… Et vous vous êtes impatientée ! Ah ! vous n’êtes guère patiente, j’ai vu ça ! Vous êtes comme était la Bettina ! (Au maître d’hôtel) Qu’est-ce que c’est ? Ah ! oui, l’appartement. (À Flora.) Il est bien, n’est-ce pas ? (À demi-voix.) Pour une chambre d’auberge. (Haut.) Madame le prend.

LE MAÎTRE D’HÔTEL.

C’est…

LE PRINCE.

C’est tout ce qui vous plaira, parbleu !

LE MAÎTRE D’HÔTEL.

Oh ! je sais que Son Excellence ne marchande pas ; mais c’est que l’appartement n’est libre que jusqu’à demain matin sept heures. Il est retenu par une famille anglaise. Mais, alors, il y en aura un autre tout aussi beau qui sera vacant.

LE PRINCE.

Demain matin, nous serons partis à cinq heures par le vapeur de Naples. Donc, madame reste ici.

LE MAÎTRE D’HÔTEL.

Si Son Altesse veut voir l’appartement qu’elle a demandé pour elle-même…

LE PRINCE, à ses laquais.

Allez voir ça. (Au maître d’hôtel.) Moi, je m’accommode de tout. (Un des laquais sort avec le garçon et la valise du prince. L’autre entre à gauche sur l’indication du maître d’hôtel avec les paquets de Flora.) C’est la chambre de la signora ? (À Flora.) Voyez d’abord si elle vous plaît !

FLORA.

Oh ! je ne suis pas habituée à tant de luxe.

LE PRINCE.

À quelle heure voulez-vous dîner, chère ?

FLORA, préoccupée.

Je ne sais pas… Quand vous voudrez !

LE PRINCE.

Eh bien… dans deux heures, croyez-vous ? (Flora fait signe que oui, machinalement.) Faites-nous dîner dans deux heures.