Son talent ! comme si elle en avait !
Raison de plus pour ne pas lui reprocher les innocentes compensations de la coquetterie.
Tiens, Camille, tu la gâtes, que c’est ridicule !
Oh ! oui, par exemple !
Parle donc, toi, gâteuse d’enfants, qui nous as élevées toutes deux, avec quelle douceur, quelle tendresse, quelle patience !
Toi… tu m’en as récompensée !… Mais elle ! elle me fera mourir de colère et de chagrin !
Allons, allons, la sœur aînée ! ne vous montez pas la tête ; elle se corrigera… nous la corrigerons, que diable ! Il ne faut pas pleurer comme ça à tout propos ! Ça peut faire du mal à Camille, vos petites querelles d’intérieur. Songez qu’elle chante pour le public, à présent, et qu’il ne faut pas qu’une cantatrice ait des émotions en dehors du théâtre.
C’est vrai… Mais si vous saviez de quoi Flora nous menace !
Eh bien, qu’est-ce qu’il y a ? Me cache-t-on quelque chose ici ? Je veux tout savoir, moi !
Non, rien, des enfantillages ! Elle ne pense pas à ce qu’elle dit !
Si fait ! Il y a quelque chose… que tu me diras, toi… Mais, pour le moment… (se retournant vers Camille), allons donc rejoindre mon marquis. Il parait nous avoir oubliés.