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VIOLETTE.

Non, jamais, ma marraine ; mais vous consentirez, vous deviendrez raisonnable.

PÉDROLINO.

Et puis vous l’aimez tant, vous ne voudriez pas la priver de moi !

MARINETTE.

Taisez-vous ! vous n’êtes bon qu’à occuper chez elle la place de bouffon !… Monsieur le docteur, pouvez-vous… !

VIOLETTE.

Protégez-nous, monsieur le docteur !

LE DOCTEUR, se levant.

Ah ! que vous me rompez la tête avec vos amours ! Silence, tous !

PÉDROLINO.

Silence !

LE DOCTEUR.

Chut !

PÉDROLINO.

Chut !

LE DOCTEUR, impatienté.

Eh bien, je suis le maître ici, je suis le juge !

PÉDROLINO.

Oui, vous l’êtes !

LE DOCTEUR.

J’ordonne que vous vous taisiez. (À Marinette.) Et vous, que vous laissiez cette fille libre de choisir à son gré. Seulement, vous prendrez tous le temps de réfléchir, et le mariage sera différé d’un mois.

PÉDROLINO.

Bien jugé !…

VIOLETTE.

Oui, le temps n’y fait rien, va ! je ne changerai mie.

MARINETTE.

Et moi, j’espère que si ! (Le docteur la regarde d’un air grondeur.) Je me range au délai ; mais, pour ma peine, monsieur le