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Scène II


BRÉCOURT, CONDÉ, PIERRETTE, les Ouvriers.


Pendant la scène qui précède, le mouvement s’est calmé dans le fond du théâtre, qui reste vide de décors et sombre jusqu’à la fin de l’acte.

PIERRETTE, aux ouvriers, sans voir Condé.

Allons, vous autres, est-ce fait ?

UN OUVRIER.

Oui, oui, petite mère Laforêt ; il peut venir quand il voudra.

PIERRETTE.

Eh ! ne secouez point ces tapis ! la poussière le fait tousser.

L’OUVRIER.

C’est juste. (Aux autres.) À quoi pensez-vous donc ?

UN AUTRE OUVRIER.

Est-ce qu’il est bien fatigué, ce soir, monsieur Molière ?

PIERRETTE.

Hélas ! oui.

UN AUTRE.

Mais est-ce qu’il ne viendra pas se reposer ici, comme c’est son habitude, après le spectacle ?

PIERRETTE.

Si fait, il va venir, quand il sera habillé. Je ne veux point le souffrir prendre tout d’un coup l’air du dehors en sortant de sa loge.

PREMIER OUVRIER.

Ah ! ayez bien soin de lui, mademoiselle Laforêt !

CONDÉ, qui s’est levé, à Brécourt.

Ces braves gens me paraissent bien attachés à Molière !

UN OUVRIER.

On le serait à moins, monsieur !

PIERRETTE.

Ah ! c’est M. le prince de Condé !