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peste fort contre cette coutume, et qu’il prétend que les mouvements de ses acteurs en sont gênés.

LA DAME.

C’est donc un mal-appris que ce M. de Molière ? (Un domestique vient lui dire que son carrosse est prêt.) Ah ! marquis, voilà ma carrosse qui m’attend.

LE MARQUIS.

Ah ! madame, Sa Majesté veut que ce soit du masculin.

Ils sortent.
UNE VIEILLE DAME, faisant des signes au bel esprit qui s’approche d’elle.

Eh ! monsieur ! monsieur, s’il vous plaît !

LE BEL ESPRIT.

Que vous plaît-il, madame ? Êtes-vous satisfaite de la cérémonie ?

LA VIEILLE DAME.

Je le serais, n’était qu’on y parle latin et que je ne connais pas le latin.

LE BEL ESPRIT.

Mais la comédie ?

LA VIEILLE DAME.

Hélas ! monsieur, je ne l’ai point écoutée. J’avais toujours les yeux vers M. le Prince, pour voir s’il donnerait attention à mon placet, et, à cette heure, je n’ose point lui parler, car il a un visage fort sévère. Puisque vous le connaissez, parlez-lui donc de moi.

LE BEL ESPRIT.

Allez ! allez ! madame, je lui vais parler de vous. Je suis fors de ses amis.

LA VIEILLE DAME.

Attendrai-je ?

LE BEL ESPRIT.

Point, point ; vous ne trouveriez plus de chaise pour vous en aller. J’irai vous porter la réponse demain et dîner avec vous.