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du plus grand capitaine et du plus honnête homme de son siècle.

CONDÉ.

Après Turenne !

MOLIÈRE.

Avec Turenne ! qui honore l’un honore l’autre ; et ces deux grands rivaux se sont grandis encore en se réconciliant. Ah ! je vous le disais bien, monseigneur, que vous redeviendriez l’épée de la France !

CONDÉ.

Nous reviendrons sur ces choses, et j’en veux parler beaucoup avec vous ; mais vous n’avez point de temps à perdre ici, et je sais que vos affaires ont besoin d’autant d’ordre et de présence d’esprit que les miennes en autre lieu. Je vous quitte en vous priant de me venir voir à Chantilly, aussitôt que vous aurez fini pour cette fois à Versailles. (Il lui serre la main. — Voyant Brécourt.) Ah ! monsieur, qui m’avez voulu jadis couper la gorge, la main aussi, je vous prie. — Mesdames, je suis votre humble serviteur. (À Molière, qui veut le reconduire.) Point, point : ne quittez point votre poste.

Il le repousse doucement et sort.




Scène XI


Les Mêmes, hors CONDÉ.


MOLIÈRE.

Le grand homme a raison. À nos affaires, mes enfants, à nos affaires ! Baron, tu es prêt ? Va voir si les danseurs le sont : les sieurs Arnal, Noblet, Desairs…

BARON.

J’ai la liste, je vais faire l’appel.

Il sort.
MOLIÈRE.

Toi, Brécourt, tu as promis à M. le comte d’Armagnac de l’aider à sa toilette. C’est la deuxième entrée de la scène cin-