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d’un terrible bon sens ! (Haut.) Mais de quoi diable viens-tu me parler ? Je ne veux point me marier.

PIERRETTE.

Oh ! mariez-vous si bon vous semble ! Moi, je me respecterai et je servirai votre femme, quand elle serait le diable en cotillon.




Scène II


Les Mêmes, BRÉCOURT, DUPARC.


MOLIÈRE.

Ah ! mes amis, vous voilà prêts ? C’est bien. Brécourt en costume de Pancrace, Duparc en Marphorius… Voilà de très-beaux docteurs et qui joueront bien !

BRÉCOURT.

Sois tranquille : nous savons tous nos rôles, et la pièce nous plaît. C’est court, mais c’est gai, et les caractères sont aussi bien dessinés qu’ils le seraient dans un grand ouvrage.

DUPARC.

Eh ! c’est là le défaut selon moi ! On commence à s’intéresser aux personnages au beau moment que la pièce finit.

MOLIÈRE.

Que veux-tu, mon ami ! Faire une pièce, la distribuer, la monter, la répéter et la jouer en quarante-huit heures ! avec un ballet, encore !

DUPARC.

Oui, la pièce n’est que le prétexte du ballet, et le ballet un prétexte à l’envie qu’a le roi d’y danser.

PIERRETTE.

Oh ! le roi n’est point du tout raisonnable. Demander à monsieur quatre pièces nouvelles en quinze jours !

MOLIÈRE.

Le roi savait que Tartufe était prêt ; et, quant à la Princesse d’Élide, il a permis que je me fisse aider.