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sonne ; mais je peux dire à madame Rose que vous avez connaissance de la vérité.

sylvain.

Mon père, vous vous avancez trop. Je ne sais rien de mauvais sur le compte de Claudie, partant je ne dois croire à rien.

fauveau.

J’ai cru que Denis Ronciat t’avait dit ce qu’il vient de me dire ?

rémy.

Denis Ronciat !

sylvain.

Ronciat ne fait pas autorité pour moi.

fauveau.

Mais les registres de l’état civil font autorité, et si l’on veut consulter ceux de son endroit (montrant Claudie), à l’article des naissances, on y verra le nom d’un enfant dont cette fille-là est la mère et dont le père est inconnu.

sylvain.

Mon père, mon père ! Vous êtes sûr de ce que vous dites là ?

fauveau.

Demande-lui à elle-même, et si elle le nie.

Claudie s’approche pour répondre ; le père Rémy, qui pendant toute cette scène s’est agité de plus en plus, retrouve enfin ses facultés et arrête Claudie.

rémy.

Tais-toi, ma fille ; ne dis rien ! C’est à ton père de répondre !

la mère fauveau.

La ! Vous avez cru que ce pauvre vieux ne faisait plus cas de rien, et voilà que vous lui faites boire son calice !

rémy, d’une voix qui s’éclaircit et s’élève peu à peu.

Hélas ! c’est bien dit : mon calice ! Je me croyais mort, et je me tenais en repos, sans vouloir comprendre où j’étais et ce que je faisais encore en ce monde. Mais vous m’avez ré-