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rémy, le fixant.

Denis Ronciat ! (Avec colère et mépris.) Retire ta main et ton offrande, je n’en veux point.

(Dans le mouvement des personnages qui occupent la scène, on ne fait pas grande attention aux paroles de Rémy. Rose, qui est plus près de Ronciat, les remarque.)

rose, à Denis.

Eh bien ! qu’est-ce qu’il a donc contre vous ce vieux-là ?

denis., à Rose.

Ah ! ma foi, je ne sais point. Différemment, je ne le connais pas. C’est si vieux, ça radote !

fauveau, criant.

Allons, la chanson, vieux, la chanson ! Silence, là-bas !

rémy, chantant d’une voix cassée.

À la sueur de ton visage Tu gagneras ton pauvre sort !

À la sueur de ton visage. Tu gagneras ton pauvre sort !

rémy.

Après grand’peine et grand effort, Après travail et long usage. Après grand’peine et grand effort, Pauvre paysan[1] Voici la mort !

Pauvre paysan, voici la mort !

rose, les arrêtant du geste.

Oh ! pas de cette chanson-la, elle est trop triste !

rémy.

Elle est bien ancienne ; je n’en sais que de celles-là.

fauveau.

Mieux vaut ne point chanter que nous dire une chanson de mort un jour de gerbaude !

  1. Pay est d’une syllabe dans le langage rustique comme dans le vieux français.