Et, quand on lui parle de votre mariage avec Denis Ronciat, il prend un souci… On dirait qu’il tremble la fièvre ! (Regardant vers le fond.) Tenez, voilà sa mère qui vous le dira tout comme moi.
Eh ! non ! ne me parlez point de ces badineries-là devant elle.
Scène II
Eh bien, femme, vous ne dites donc rien à notre maîtresse ? vous ne lui demandez point ses portements ?
Oh ! je l’avais vue avant vous, et les portements de notre bourgeoise sont écrits tout en fleur sur sa figure.
Ça, c’est bien dit. Mais écoutez donc, femme ! C’est-il pas
vrai que, depuis un tour de temps, notre Sylvain est tout chose… comme contrarié, comme chagriné, dis ?
C’est la vérité qu’il n’est pas bien… et j’ai grand’crainte qu’il ne prenne les fièvres après moisson.
Qu’est-ce qu’il a donc ?
J’en ignore ; c’est un garçon qui ne se plaint ni ne s’écoute.
Ça ne serait-il point qu’il aurait une amour chagrinante dans la tête ?