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depuis qu’il est au monde. Il l’aimait que vous n’étiez point née ; il l’a aimée avant de vous connaître, il l’aime encore depuis, et il l’aimera le restant de ses jours ; il n’ose s’en confier à personne ; mais Jean Bonnin connaît bien la mouche qui l’a mordu.

MARIETTE.

Il est vrai, Jean, que vous êtes grandement clairvoyant !… et je ne m’en doutais point.

JEAN.

Mais ma clairvoyance ne fait point de peur à Mariette Blanchet, parce que Mariette n’aura jamais rien de mauvais à cacher, et, comme elle a de l’esprit pour deux, elle serait fâchée que son mari n’en eût point pour un.

MARIETTE.

Jean, voilà bien la preuve de ce que vous dites… Nous nous marierons dimanche qui vient.

JEAN.

C’est dit ?

MARIETTE.

C’est dit.

JEAN.

Oh ! ne vous en dédites plus, car je deviendrais fou !…

MARIETTE.

Voilà Madeleine, laissez-moi avec elle, je veux lui parler. Jean, vous serez content de moi.

JEAN.

Allons donc !… à la bonne heure !…

Il sort, après avoir salué, du fond, Madeleine qui entre.




Scène IX


MADELEINE, MARIETTE.


MADELEINE, sortant de sa chambre.

Eh bien, ma petite, je mets donc Jean Bonnin en fuite ? Pourquoi cela ? Lui a-t-on fait croire, à lui aussi, que j’étais