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sorti aux apports de mademoiselle Blanchet, qui seront toujours, ainsi que je le dois, en état de bonne gestion, et ma femme pareillement, sans en excepter ma future belle-sœur, au vis-à-vis de qui je prétends me comporter honnêtement, et cultiver ses biens, si faire se peut, selon ma suffisance et la connaissance que j’en ai reçue. Par ainsi, madame Blanchet, vous comprenez la conséquence de la chose et l’exposition, que je vous en fais, du mieux qu’il me sera donné, et pour la suite de mes jours, en vous admonestant à bonnes intentions, de me bien comporter, ainsi que les enfants qui en pourront résulter, dont vos bons exemples seront toujours devant leurs yeux. Souffrez-moi donc d’en recevoir votre parole en vous transmettant la mienne… que j’en retranche si quelque chose vous en a déplu… et encore que…

Il tousse.
MADELEINE.

Jean Bonnin, mon enfant, vous devez comprendre que, dans les rapports où je me trouve avec certaine personne de votre famille (Mariette descend la scène), il m’eût été plus agréable de vous voir seul ici ; je vous engage à y revenir une autre fois, et alors, nous causerons ensemble avec plus d’amitié et moins de cérémonie.

JEAN.

Qu’à cela ne tienne !… Ma tante a fait son office de parente en se présentant avec moi pour certifier de mes bonnes intentions ; à présent, elle peut s’en aller et je la remercie.

SÉVÈRE, bas, à Jean.

Grand imbécile, va ! ce n’est pas comme ça qu’il faut dire !

JEAN, haut.

Si fait ! je crois parler comme il faut.

SÉVÈRE, haut, avec aigreur.

Et tu ne vois donc pas que c’est une manière de t’éconduire toi-même ? qu’on ne veut dire ni oui ni non ?… et que ça durera comme ça jusqu’à la majorité de la Mariette ?

MADELEINE.

Jean Bonnin, croyez bien que Mariette Blanchet ne dépend