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sois là, pour vous donner protection et savoir qui, de vous ou de votre belle-sœur, est céans la fille à marier.

MARIETTE, distraite.

Votre neveu est venu ? Je ne le vois point.

SÉVÈRE.

Votre meunier l’a envoyé chez votre cousine Fanchon, disant que vous y étiez.

MARIETTE.

Je n’y étais point, et il le savait bien, puisqu’il épie tout ce que je fais.

SÉVÈRE.

Ah ! le champi s’est amusé à faire courir mon neveu comme ça pour se gausser de nous ?

MARIETTE, pensive.

Dites donc, Sévère, est-ce que vous penseriez, d’après cela et d’autres choses encore que je vous dirai, que notre meunier serait comme jaloux, comme amoureux de moi ?

SÉVÈRE.

Voyez-vous ce drôle ! il se permet aussi de vous en conter ? Vous ne me l’aviez jamais dit, Mariette.

MARIETTE.

Non, Sévère, il ne m’en conte point ; tout au rebours, il me contrarie et me reprend sur toutes choses. Il a une façon d’être avec moi, à quoi je ne comprends rien ; tantôt complaisant et amiteux, comme si nous étions frère et sœur ; tantôt grondeur et répréhensif, comme s’il se croyait mon oncle ou mon parrain.

SÉVÈRE.

Franchement, Mariette, ce païen de meunier vous a jeté un charme.

MARIETTE, après s’être caché un instant la figure dans les mains.

Eh bien, je crois que vous avez dit le fin mot, Sévère, c’est comme un charme qu’il a jeté sur moi ! Tant plus il me moleste, tant plus je suis obligée de penser à lui ! Les plus belles louanges des autres ne me font qu’un petit plaisir ; le moindre mot de lui me rend fière et me contente… Vous di-