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MARIETTE.

Il y aurait de quoi l’être, d’être toujours moquée, molestée et blâmée par vous !

FRANÇOIS.

Quand vous voudrez que je vous parle sérieusement et de bonne amitié, vous me le ferez savoir.

MARIETTE.

Eh bien, je vous le demande tout de suite ; dépêchez-vous, ou je m’en vas !

FRANÇOIS.

Vous y retournez sitôt ?

MARIETTE.

Ah ! c’est trop, je n’en peux pas supporter davantage !

Elle pleure.
FRANÇOIS, un peu ému.

Voilà que vous vous en prenez à vos beaux yeux, à présent, Mariette ?

MARIETTE, pleurant.

Ça vous fait plaisir de me chagriner et de me mettre hors de moi ! Réjouissez-vous donc, vous avez votre divertissement comme vous l’avez souhaité.

FRANÇOIS, lui prenant la main.

Voyons, Mariette, ne pleurez point et ne prenez point on mal ce que je vas vous dire : il ne faut plus aller chez la Sévère, ma bonne demoiselle ; ce n’est pas la place d’une personne comme vous.

MARIETTE.

Et qui vous dit que je la fréquente déjà tant ?

FRANÇOIS.

Vous avez beau vous en cacher, je vous dis, moi, que vous y allez un peu plus souvent que tous les jours, et que vos moutons sont gardés par le tiers et le quart (qui cause de vous), tandis que vous courez par des chemins où vous auriez dû laisser pousser l’herbe bien haute, avant que d’y mettre le pied ! Je sais bien qu’on se divertit et qu’on est fêtée au logis de la Sévère. On y rencontre des galants qui, tous, sont