tu n’étais pas comme ça quand on t’a chassé de la maison.
Puisque, par l’effet de votre bonté, j’ai été forcé de voyager, madame Sévère, c’est à vous que j’ai l’obligation d’avoir appris l’honnêteté ; et, s’il vous plaisait me laisser causer un brin avec vous, vous ne me trouveriez peut-être plus si mal éduqué que par le temps passé.
Tiens, il a appris à parler, ce garçon-là. (À part.) Et il est, ma foi, devenu joli homme tout à fait. (À Jean Bonnin.) Eh bien, qu’est-ce que tu fais là, comme un nigaud, à regarder les images de la cheminée ? Dirait-on pas que tu as froid ! il faut être plus dégourdi que ça quand on vient voir sa belle. Allons, éveille-toi, cherche-la dans le moulin ou dans le verger, puisqu’elle n’est point dans la maison.
Vous souhaitez voir notre jeune demoiselle ? Je crois bien qu’elle est allée jusque chez sa cousine Fanchon.
Diantre ! ce n’est point tout près d’ici ! C’est égal, je m’en y vas.
Va, mon garçon, et tâche de la rencontrer.
Scène III
Eh bien, qu’est-ce que vous avez à nous conter, le beau meunier ?
Je voulais vous parler d’affaires, mais vous dites là un mot… Dame ! on vous en conterait bien, si on l’osait ! C’est que vous êtes diantrement belle femme, da ! vous n’avez