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n’eût pas été à moi de la remercier, moi si heureux de m’occuper d’elle !

— Puisque la blessure de Paul ne vous inquiète pas, me dit-elle, nous allons sortir en voiture. Je vous rends donc votre liberté,… à moins que… Voyons, pourquoi ne viendriez-vous pas à la promenade avec nous ? Nous allons dans les endroits les plus déserts. Est-ce que nous risquons d’y rencontrer des yeux malveillants ? Les gens de Toulon ne nous connaissent ni l’un ni l’autre.

— Mais les gens des bastides voisines nous connaissent déjà et savent que je n’ai pas le bonheur d’être votre frère… Dites-moi où vous allez. Je peux m’y trouver comme par hasard, et, si c’est réellement un désert, je m’y promènerai pendant quelques instants près de vous.

— Ah ! quelle bonne idée ! mais comment irez-vous ? à pied ?

— Certes ! Je suis un peu botaniste, j’ai des jambes.

— Ah ! vous êtes botaniste ! Quel bonheur ! Il y a ici tant de plantes qui ne sont pas de notre connaissance ! Eh bien, nous irons tout doucement à la forêt de pins qui est au beau milieu du promontoire. Tenez, voilà un plan détaillé. Vous ne pouvez pas vous égarer. Dès lors nous partons tout de suite, nous allons au pas et nous vous attendons. Le temps sera beau, n’est-ce pas ?