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cette physionomie mélancolique. Elle semblait faite pour la vie intime et les joies de la famille. D’où vient donc qu’elle était seule au monde avec son fils ?

Au bout d’un quart d’heure, Aubanel, qui était forcé de retourner à Toulon, me proposa de m’y conduire dans sa voiture. Je le remerciai ; je voulais descendre au rivage pour rendre visite au bon M. Pasquali. Je pris congé en même temps que lui de madame Martin, sentant bien qu’il serait indiscret de rester davantage. Elle me retint. Aubanel se retira en me lançant un coup d’œil malin qui n’avait rien d’offensant pour elle ; mais elle ne le vit pas : toute légèreté était si loin de sa pensée !

— Docteur, me dit-elle quand nous fûmes seuls, pouvez-vous me trouver un professeur pour mon fils ? Aubanel et Pasquali n’en connaissent pas un dont ils puissent me répondre, car il me faut un être parfait, pas davantage ! Je sais que vous n’êtes pas du pays ; mais vous avez fait vos études à Paris, vous avez voyagé ensuite : peut-être connaissez-vous quelque part un honnête homme pauvre, instruit et bon, qui viendrait demeurer dans mon voisinage et qui tous les jours consacrerait deux ou trois heures à mon fils ? Puisque je demeure ici… c’est l’histoire du grec et du latin, vous savez ; pour le reste, je m’en charge.