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falaise, on m’avait remis une de mes cartes de visite que j’étais bien sûr de n’avoir pas eue sur moi ce jour-là, et que je savais n’avoir jamais fait remettre à personne, ces cartes, d’un nouveau modèle, m’ayant été envoyées de Paris la veille seulement. La marquise seule m’en avait demandé une pour savoir si elle en ferait faire dans le même genre.

En me retraçant ce fait, j’eus un tremblement nerveux de la tête aux pieds ; mais je me défendis de cette folie. Que prouvait ce fait, sinon que la marquise, secrètement irritée contre la Florade à cause de la visite de la Zinovèse, ou méfiante d’elle-même, près de faiblir, ou encore curieuse d’éprouver l’amour de cet audacieux, l’avait puni d’un mensonge par un mensonge semblable ? Il avait inventé ce mariage entre elle et moi. Elle en acceptait l’apparence, et tout cela parce qu’elle avait beau être un ange, elle était femme et voulait faire un peu souffrir celui par qui elle souffrait beaucoup.

Je voulus encore faire cesser l’expansion de la Florade, mais il me supplia de le laisser parler :

— Puisque tu m’as rendu à la vie, laisse-moi vivre un peu, dit-il, et me souvenir que je suis un homme et non une brute. Tu sauras donc que la conduite hardie et franche de la marquise m’avait rendu la raison subitement. Je ne respecte peut-être pas assez la vertu des femmes, parce que je n’y crois pas absolument ; mais, croyant à l’amour, il faut