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moi que pour donner de la jalousie à une femme, ou pour amuser un peu son temps en attendant qu’on l’écoute ailleurs.

Mes remontrances parurent enfin la calmer, et, pour avoir l’occasion de jeter un coup d’œil dans ses armoires, je lui demandai la permission d’y prendre un verre d’eau et un morceau de pain, car en réalité j’avais faim et soif. Elle s’empressa de me servir des coquillages frais, base de la nourriture des gens du peuple de toute la contrée, et de me faire cuire des œufs. En allant et venant, elle laissait tous ses meubles de ménage grands ouverts ; je pus même être seul quelques instants et me livrer à un rapide examen qui n’amena aucune découverte, aucun indice de préparation suspecte.

Quand elle m’eut servi, avec obligeance et empressement, je dois le dire, elle sortit pour voir où étaient ses filles, resta quelques instants absente, et rentra avec une physionomie bouleversée qui me frappa.

— Vous souffrez ? lui dis-je : qu’est-ce que vous avez ?

— Rien ! répondit-elle d’un ton sinistre. Ne me dites plus rien, voilà l’homme qui rentre.

En effet, le brigadier arrivait. Il me fit un accueil aussi affectueux que le permettait sa manière d’être, timide ou réservée, et s’assit devant moi pour déjeuner avec moi. Il parlait à sa femme avec une extrême