Page:Sand - Tamaris.djvu/111

Cette page n’a pas encore été corrigée

ceux du Midi et le plus rare de la région toulonaise. La marquise le mit soigneusement dans son herbier de promenade, et elle écrivit pour mémoire mon nom au crayon sur l’étiquette.

— Eh bien, me dit Marescat avec sa bonhomie confiante quand il nous vit de retour à la maison du garde, vous avez vu la Zinovèse ? Est-ce qu’elle vous a parlé de sa maladie ? Elle mourait d’envie de vous prier de la guérir.

Et, quand il sut que je me promettais d’aller chez elle le lendemain :

— Faites attention à vous, reprit-il. La Zinovèse est une mauvaise femme !

Il fut interrompu par une frasque de son mulet de devant, qui voulait partir avant les chevaux, et la marquise ne voulut pas consentir à me laisser retourner à pied.

— Non pas, dit-elle, vous êtes venu pour nous, je ne vous laisserai pas faire cinq ou six lieues à pied en si peu d’heures. Je vous déposerai tout auprès de la Seyne, à un sentier que Marescat vous indiquera.

J’acceptai, mais je ne voulus point monter dans la calèche. J’ignorais encore combien Marescat était un homme sûr et bienveillant. Je ne voulais pas qu’il pût se livrer à un commentaire quelconque. Je me plaçai sur le siège à côté de lui.

— Voyons, lui dis-je, pourquoi la Zinovèse est-elle une mauvaise femme ?