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la cause du mal. Certes, elle n’était pas là seulement, elle était partout ailleurs en effet !

Mais tous les désastres publics auxquels il a infligé des châtiments si mémorables eussent pu avoir des explications tout aussi multiples, tout aussi profondes.

Mais pourquoi donc, me dira-t-on, vous qu’admire ce poète et qui l’aimez profondément, faites-vous cette remarque désobligeante qui eut dû passer inaperçue au milieu de l’enthousiasme littéraire ?

Pourquoi voyez-vous ce moment d’éclipsé quand le soleil du génie a reparu aussitôt plus étincelant, plus ardent que jamais ?

Pourquoi ? Oh ! je veux vous le dire : c’est que je le place plus haut que vous, les amis de sa gloire littéraire, ne songez à le placer. Pourvu qu’il chante, vous êtes ravis, et lui, il veut être quelque chose de plus que le chantre, il veut être quelque chose que je lui accorde de toute mon âme. Il veut être le penseur du siècle.

Il l’est, je vous l’ai dit, il est la voix de la patrie, il résume en lui toute son histoire, il en subit toutes les ivresses et toutes les tortures, tous les déchirements et toutes les aspirations.