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née, et qu’en proclamant la République, on a dissipé le danger !

Maintenant, chère amie, vous avez le temps de m’écrire un mot ; si je puis vous être utile, disposez de moi sans hésiter.

Je vous embrasse tous de tout cœur.

HENRY HARRISSE.


Vous savez sans doute que c’est à Puys, chez Dumas, que la princesse a été arrêtée. Je vous envoie, sous ce pli, les commentaires du Réveil. C’est tout simplement odieux !


9 septembre 1870.

Écrivez-moi tout ce qui vous sera possible.

À tout hasard je vous réponds. J’ignore si nous aurons la guerre civile. J’espère que non. Cette grande effervescence allume les mauvaises passions, mais elle les use. Ce que je trouve déplorable en ce moment, c’est la bravacherie, la furie, la lâcheté de certains insulteurs contre l’ennemi. Est-ce là du courage ? Est-ce la vérité ? Les Prussiens et les Allemands commettent-ils toutes les atrocités qu’on raconte ? Il m’est impossible de le croire. Ils sont soumis à une grande discipline, et leurs officiers ne leur laisseraient pas éventrer des enfants et