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(Gentillesse), sans doute madame Favart, est joint à l’exemplaire.

Du reste, rien de nouveau. Dumas semble jouir d’une très bonne santé, et je vois Flaubert à la Bibliothèque de la rue de Richelieu tous les jours.

Maintenant, chère amie, donnez-moi de vos nouvelles, que je sache si, comme je l’espère, vous continuez à vous bien porter.

À vous de tout cœur.

HENRY BARRISSE.

P.-S. — Mes meilleurs compliments à Maurice et à madame Maurice, un baiser aux petites filles.


Henry Harrisse,

Avocat au barreau de New-York,

30, rue Cambacérès, Paris.
9 août 1870, mardi matin.
Chère et pauvre amie.

D’ici je vois, je sens, je devine votre tristesse, mais je suis persuadé que vous n’êtes pas découragée.

Quant à moi j’ai la conviction que nous assistons au commencement de la plus grande crise politique que l’Europe ait éprouvée depuis 1793, et qu’il va surgir des événements qui étonneront le monde.

Ce qui est bien certain, à mes yeux, c’est que la Chambre qui se réunit aujourd’hui sera avant longtemps une constituante, et peut-être une convention. La commotion terrible que ce noble pays est à la veille de ressentir n’a rien qui m’effraie, car la France n’a véritablement cons-