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« octroyant » de nouvelles libertés a été reçu par les masses, et le peu d’enthousiasme qu’excitent les protestations des députés de la gauche, on est bien obligé de reconnaître que la question est ailleurs.

J’ai l’idée que depuis dix-huit ans bien des choses fermentent, et que nous allons voir la France distancer en un seul bond toute les nations du monde ; qu’enfin nous allons assister avant dix-huit mois à une révolution sociale, et que les problèmes les plus compliqués vont se trouver résolus avant d’avoir été véritablement approfondis, et peut-être sans violence. Mais du diable si je sais par qui et comment ! !

Tout à vous et de tout cœur.

HENRY HARRISSE.

Mes meilleurs compliments à Maurice et à sa femme, un baiser aux enfants. Je vais envoyer à la rue Gay-Lussac les deux ou trois bibelots que j’ai rapportés de Suisse pour vous.



(Extrait.)
6 août 1869.
Cher ami.

Je suis bien paresseuse, n’est-ce pas ? Il fait si chaud ici ! On en jouit et on s’endort dans des occupations isolantes, Maurice l’agriculture et moi la botanique. C’est à peine si je sais que nous sommes en révolution. Pourtant, si vous dites vrai, si c’est une Révolution sociale,