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rient, tantôt palissent sur le pas de leurs portes ; des ouvriers qui se croisent, se disent quelques mots et se quittent, des marchands de vieux habits qui braillent comme à l’ordinaire. Puis des silences complets où la rue est déserte. Avec toutes ces boutiques fermées on dirait que la population est morte, et qu’il n’y a plus que des maisons vides dans une ville abandonnée.

J’attends quelqu’un qui doit m’apporter un passeport, il n’est pas venu ; mes malles sont fermées. Leblanc a trouvé une voiture qui consent à marcher.

Ma fille arrive avec son mari. Ils ont laissé Nini chez Thomas. C’est le capitaine d’Ar[1]… qui a été avertir Solange que je partais, et lui dire de ma part de venir vite, si elle veut partir avec moi. Elle est venue avec son enfant, son mari et une malle jusque chez Thomas ; mais là le cocher leur a dit que pour mille francs il n’irait pas plus loin et n’attendrait pas une minute à la porte. Puisque nous tenons une voiture qui ne refuse pas de

  1. D’Arpentigny