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Tous. Non, non, certes ; pour nous autres, c’est une loi sérieuse.

D. Reste à savoir si c’est comme cela que la fraternité doit absolument se manifester.

B. Pas sûr ! Le plus ou moins de travail fait, donne droit à plus ou moins de repos et de bien-être, et il me semble qu’une loi qui blesse le droit de chacun blesse dans tous la loi de l’égalité.

A. Il ne faudrait pas vous butter contre cette idée-là ; ce n’est pas une loi, c’est une proposition morale. À vous, à moi, à nous tous le droit de dire oui ou non.

D. Je dis non.

B. Je dis non aussi, je ne vois pas la chose possible.

A. Moi, je dis non aussi, quoiqu’à regret, car l’idée me paraît belle, et je voudrais que ce qu’il y a de plus beau fut ce qu’il y a de plus aisé à faire.

C. Nous disons non, citoyens, et je dis comme vous, parce qu’une chose dont le plus grand nombre ne veut pas est une chose qui n’est pas encore possible. Pourtant nous retirerons-nous chacun dans son atelier ou dans sa chambre, sans avoir pensé à faire quelque chose pour la fraternité.

D. Il n’est pas possible qu’il n’y ait pas un moyen pour en conserver le principe et pour commencer à l’appliquer.

C. En avez-vous un ?

D. Non, pas moi ; mais on en propose plusieurs, et il faudra que chacun examine ce qu’on propose.

A. On propose de laisser, jusqu’à nouvel ordre, le