Page:Sand - Souvenirs de 1848.djvu/64

Cette page n’a pas encore été corrigée



IV

LE CULTIVATEUR ET L’ARTISAN


Nous avons raconté, la dernière fois, comment se querellaient deux frères, un homme des champs et un homme des villes. C’était une manière d’histoire supposée, pour montrer le mécontentement de ceux qui accusent les ouvriers de faire des révolutions, et le chagrin des ouvriers qui font des révolutions pour ceux qui ne savent pas ou qui ne veulent pas en profiter.

La vérité est que, de tous les pays de France, on entend des plaintes contre le peuple de Paris. Les gens de campagne disent qu’ils ne sont pas du même peuple, qu’ils ne veulent point recevoir la loi du peuple de Paris, et qu’ils demandent qu’on transporte l’Assemblée bien loin de Paris, afin qu’elle ne soit point gouvernée par la peur !

Gens de bien de nos campagnes, il ne faut pas dire de ces choses-là.

Si vous envoyez à Paris des députés capables d’avoir peur et de faire des lois contre leur conscience par crainte d’être violentés, vous aurez mal choisi vos députés, et il ne faudra en faire de reproche qu’à vous-mêmes.

Quant à ce qui est du peuple des villes, ce serait