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Il prit ce parti avec une tranquillité extraordinaire, peut-être avec le sentiment secret d’un dévouement héroïque : on le lui a attribué ; sa fermeté d’âme durant les angoisses du drame de l’incendie a autorisé ses compagnons à le penser et à le dire ; car cette terrible et noble mort est déjà passée à l’état de légende.

La chaloupe qui portait les derniers débris de l’équipage, et qui errait au hasard dans les ténèbres sur une mer houleuse, entendit, vers cinq heures du matin, une explosion terrible.

C’était l’Amazone qui sautait avec le reste de ses passagers.

Ferry, plus égoïste ou moins stoïque, eût pu être sauvé, car la barque fut rencontrée, et les passagers recueillis, au bout de quelques heures, par une galiote hollandaise.

Les études contenues dans ce volume posthume ont été conservées manuscrites jusqu’à ce jour, parce que la famille de Ferry n’avait pas trouvé encore à leur publication une opportunité suffisante.

Quelques fragments seulement de ces travaux historiques ont été imprimés dans divers recueils du vivant de l’auteur[1].

Aujourd’hui, réunies en faisceau et complétées par les notes manuscrites de Gabriel Ferry, ces biographies à la Plutarque, étudiées sur nature, écrites d’un style nerveux et coloré, forment une véritable his-

  1. Notamment dans le Courrier français.