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pour classer de la façon la plus heureuse et la plus variée les très remarquables dessins qu’il avait amassés. Le poème est charmant, l’édition est superbe, le sujet plein d’intérêt et de curiosité, les gravures sont d’un travail admirable et les compositions du peintre sont d’un maître. Il y en a une qu’on pourrait appeler un véritable chef-d’œuvre ; c’est celle qui sert d’illustration aux vers suivants :

Le fenet, le fillet, lou z-efan se désolont ;
Lou z-homme consterna faiblament lon consolon. »

Ce bel ouvrage s’adresse aux gens de goût de tous les pays, et quiconque sait le français peut comprendre le limpide et gracieux dialecte de Blanc la Goutte. Une telle publication est une gloire pour le Dauphiné, non seulement en ce qu’elle lui restitue son passé archéologique (tout en lui conservant les restes encore debout de ses vieilles richesses), mais aussi en ce qu’elle ressuscite un de ses morts illustres, ignoré pourtant au delà de ses horizons, et digne d’être entendu et goûté de toute la France. Le talent si sûr, si élevé, si consciencieux et si ferme de MM. Rahoult et Dardelet est de même un titre et une richesse pour le Dauphiné. Nous pensons bien que le Dauphiné le sait et qu’il en est fier. Faisons-lui donc notre compliment et demandons au ciel de nous donner, dans chaque province de France, des artistes de cette valeur, dévoués corps et âme à l’illustration de nos souvenirs historiques et à l’étude de nos types et de nos sites.