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III

LA JOURNÉE DU 20 AVRIL 1848




FÊTE DE LA FRATERNITÉ


Les manifestations qui se pressent sous nos yeux et dont chaque aspect nouveau est un symptôme de l’état des esprits, semblent se succéder les unes aux autres pour donner leur sanction à nos espérances et à notre foi ; notre révolution sera grande et belle, n’en déplaise aux alarmistes, aux mécontents, aux peureux, aux esprits chagrins de toute espèce, qui font bien tout leur possible pour lui faire perdre son caractère de grandeur et de beauté. Mais Dieu veille sur la France et notre confiance n’est pas romanesque. Non, la joie de saluer enfin cette république tant désirée ne nous a pas rendus fous. Nous connaissons bien les côtés faibles et mauvais de la situation, nous