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tion de l’Assemblée nationale, et le mot par lequel il a exprimé cet acte : La violation par le peuple du principe de sa propre souveraineté, est chez lui un principe d’une sévérité inflexible.

Je ne puis donc pas être suspect de partialité pour ceux que l’on supposerait hostiles à Louis Blanc dans une tentative de mise en prévention. Et c’est pour cela que je défendrai, avec la plus complète impartialité, l’impartialité complète du gouvernement dans cette affaire délicate.

En ce qui concerne la Commission exécutive, je ne puis pas dire que j’aie des données personnelles sur ses sentiments dans cette affaire. Je n’en ai pas et je n’en ai aucun besoin. Il me paraît impossible que les hommes qui la composent descendent à des sentiments indignes de leur caractère, et il me paraîtrait inconvenant de les disculper à cet égard. Mais je juge le fait par lui-même, et, si je tiens à dire mon opinion, contrairement à mon habitude, quand il s’agit d’un fait purement politique, c’est que, dans aucun des journaux que j’ai eus entre les mains depuis trois jours, je n’ai trouvé une appréciation sage, calme et même vraisemblable de ce fait. Les journaux de la réaction ont pris occasion d’un désaccord apparent, entre le pouvoir et la justice, pour jeter les hauts cris, et pour accabler d’injures cette Commission exécutive, objet de tant de convoitises ambitieuses de la part de la réaction. Les journaux de notre opinion n’ont pas fait beaucoup mieux. Ils ont uni leur blâme, sans réflexion, aux amertumes violentes de la réaction. Per-