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ses intentions, ni par la puissance ou l’attrait de ses formules.

Le peuple sait enfin que ce malheureux mot de communisme, tant jeté à la face des républicains socialistes depuis quelques années par les conservateurs de la monarchie, n’a point l’acception qu’on lui prête et ne se localise dans aucune secte.

Quant à nous, voici ce que nous répondrions à des questions faites de bonne foi, car nous ne saurions répondre à des questions de mauvaise foi. Si par le communisme vous entendez telle ou telle secte, nous ne sommes point communistes, parce que nous n’appartenons à aucune secte. Si, par le communisme, vous entendez la volonté aveugle et orgueilleuse de combattre toute forme de progrès qui ne serait pas l’application immédiate du communisme, nous ne sommes pas communistes, parce que le communisme est un contrat de fraternité idéale pour lequel nous savons bien que les hommes ne sont pas mûrs, et auquel il ne sauraient consentir librement et sincèrement du jour au lendemain. Si, par le communisme, vous entendez une conspiration disposée à tenter un coup de main, pour s’emparer de la dictature, comme on le disait au 16 avril, nous ne sommes point communistes, car une pensée d’avenir ne s’impose que par la conviction, et on ne se bat que pour faire triompher un principe immédiatement réalisable, l’institution républicaine, par exemple.

Mais, si, par le communisme, vous entendez le désir et la volonté que, grâce à tous les moyens légitimes