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se promena quelque temps avec agitation. — Elle est jeune, elle est belle, pensa-t-elle, elle est aimée !… Mais moi aussi ! s’écria-t-elle, tout d’un coup en s’arrêtant devant une glace, et voyant s’y répéter sa taille si noble, sa beauté si poétique et sa physionomie si passionnée et si dédaigneuse dans ce moment. Moi aussi ! je suis belle, je suis jeune, et j’ai un cœur ardent ! moi aussi, je ferais le bonheur d’un homme, je l’aimerais !… Il pourrait me promener dans Paris, belle et parée, et se glorifier d’être mon époux, et voir envier son sort… Si j’étais bien née !… mais je suis la fille de la Primerose, et personne ne m’aimera.