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va mourir ; au nom de Dieu, conduisez-moi vers elle !

L’écouteuse n’avait pas trompé l’étrangère, en lui disant que Rose était mourante ; minée depuis long-temps par l’ennui, consumée à petit feu par la solitude, rongée par une fièvre lente qui desséchait sa jeunesse dans sa sève, et la flétrissait dans sa fleur, la pauvre enfant avait trouvé la mort dans cette soirée qui avait embrasé son âme de tout ce que la servitude et l’amour de la liberté y couvaient d’ennui et d’exaltation. Tant d’émotions l’avaient tuée : échappée, brûlante, aux enivremens du théâtre, glacée par la bise et la pluie,