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— Vivre ici ! s’écria-t-elle, vivre toute ma vie dans ce tombeau ! dans cet oubli terrible ! dans cet affreux silence ! Et là-bas, des plaisirs, des chants ! de la lumière à flots ! du bruit à en mourir de joie ! des voitures qui volent, des femmes resplendissantes, un théâtre, une Pasta !… et rentrer le soir au couvent, s’éveiller d’un rêve si enchanteur, et se trouver froide et seule sur des tombes !…

C’était horrible. Rose sentit ses dents se serrer. Mille fantômes se dressèrent autour d’elle ; il lui sembla que les dalles du cloître se soulevaient, et qu’elle voyait des têtes blanchies sortir de terre, et la regar-