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libre ; elle avait retrouvé la vie qu’elle avait tant de fois rêvée, et qui toujours avait fui devant elle, une vie enthousiaste et forte, avec ses agitations et ses émotions enivrantes. Elle marchait sans savoir, sans se demander combien d’instans ou combien d’années elle avait consumés dans cette vie nouvelle, sans s’inquiéter s’il était jour ou nuit, si elle avançait à la clarté du jour, ou sous la lumière du gaz, heureuse, imprévoyante, sans un souvenir du passé, sans une appréhension d’avenir, née de tout-à-l’heure, vivant toute sa vie dans la sensation qui l’exaltait, dans l’extase qui l’enlevait au ciel. Adieu la