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blante. Par égard pour mon cheval dont l’individualité, considérée à sa juste valeur, me sembla en ce moment plus précieuse à la société que la mienne, je m’étendis sur le thym, laissant brouter l’animal à sa fantaisie, et placé de la manière la plus favorable aux accès de toux qui me brisaient ; je les endurai avec la tranquillité d’un homme qui se fait les ongles. Le lendemain, l’absence de tout secours humain me fit trouver la force de monter sur ma selle ; j’enfonçai les genoux au ventre de mon compagnon, et, toute la journée, nous allâmes sur la bruyère sans but, sans gîte, sans dessein. Vers le soir, je me sentis accablé de