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tanés de la vie individuelle et générale qui n’admettent ni division ni distinction dans la formule métaphysique.

Mais ce serait là l’œuvre d’un siècle de philosophie ; et, si cette doctrine n’a pas pénétré les âmes, toute révolution est inutile, tout effort est avorté en se produisant. Que les politiques ne disent donc plus que la philosophie, ou ce qu’ils appellent socialisme, est une pierre d’achoppement pour les paresseux et les timides. Qu’ils ne disent plus que la recherche de la vérité est une vaine contemplation, et qu’on perd à méditer le temps où l’on devrait agir. Qu’ils regardent l’œuvre immense, héroïque et terrible de nos pères dans ses erreurs, dans ses excès et dans ses résultats, et qu’ils ne renchérissent pas sur l’erreur du passé, en s’aveuglant sur le but principal qu’ils ont à poursuivre. Nos pères ne repoussaient pas la recherche d’une vérité sociale ; ils ne l’ont pas trouvée ; mais pour l’avoir seulement désirée, ils ont eu au moins la grandeur et la force. Si nous ne désirons pas même de connaître nos droits et nos devoirs, nous resterons dans cet état funeste de division avec nous-mêmes, où nous ne remplirions pas les uns et ne jouirions pas des autres.


III

Nous avons essayé d’expliquer dans le précédent chapitre comment et pourquoi les politiques et les so-