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cherche à faire triompher en s’inspirant de bonnes tendances socialistes. (Je me sers de ces mauvaises définitionas de politique et de socialisme, en attendant que je m’explique mieux avec vous sur la distinction à faire entre ces deux modes d’action).

Ainsi donc, vous ne serez point sourds, n’est-il pas vrai, à cet appel inauguré en tête de la Réforme le 2 novembre dernier par M. Ledru-Rollin : Travailleurs, faites des pétitions ! c’est-à-dire aussi : « Serviteurs de la vérité, aidez et encouragez ceux des travailleurs qui n’y songeraient pas assez à faire une vaste et noble pétition pour exposer leur maux et en demander la fin ! »

M. Ledru-Rollin a exposé à la Chambre, à la fin de la session dernière, des vérités dures pour les égoïsmes coupables. Il leur a montré les résultats, affreux pour le peuple français, menaçants pour eux-mêmes, de leur aveugle et farouche domination. Il a parlé ce jour-là, il écrit aujourd’hui à la France entière, et il ne faut pas que cette voix se perde. Il a dressé une sorte de statistique douloureuse, effrayante, et pourtant certaine, du malheur et de l’iniquité qui déchirent le sein de notre pauvre patrie, ce noble Christ des nations, qui a tant souffert pour le salut du monde, qui souffre toujours, et qui saura bien souffrir encore : mais qu’il ne faudrait plus longtemps laisser souffrir en vain.

C’est donc à vous à donner suite, autant que vous le pourrez, dans notre province, à l’idée émise par la Réforme. Vous serez secondés ; vous aurez dans la