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XXIV

LETTRE À UN AMI


« Où en êtes-vous, maE dis-tu, dans ces jours de trouble et d’angoisses ? Où sont allés les rêves de ceux qui, s’élevant au-dessus du temps présent, contemplaient dans l’avenir la terre embellie par la famille humaine ? »

Pauvre famille ! voilà, en effet, « deux races dont le génie particulier devait se servir mutuellement de contre poids dans la marche et le progrès de l’universelle intelligence », forcées de s’égorger pour des questions diplomatiques où la lumière de l’opinion n’a pas encore pénétré, autant dire forcées de s’égorger sans savoir pourquoi.

« Il est trop tard, ajoutes-tu, pour philosopher, il faut agir. »

Sans doute, il faut agir, et la question n’est pas douteuse, il faut combattre ; mais après ? Quel fruit