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sible, par la raison unique et absolue que je crois de moins en moins à la politique comme l’entendent aujourd’hui les partis, et que je ne veux ni ne dois m’occuper de la politique actuelle. Or, l’Éclaireur ne s’est pas interdit la politique, et, comme il n’a jappais été question qu’il dût se l’interdire, l’Éclaireur n’a jamais été et ne sera jamais mon œuvre et mon, organe personnels. La pensée de publier un journal indépendant chez nous a été commune à vous, à tous ceux qui s’en sont faits les fondateurs, à moi avec vous et avec eux tous. J’ai désiré ainsi que d’autres, et peut-être avec plus de sympathie pour vous que beaucoup d’autres, pouvoir de temps en temps, émettre dans ce journal un jugement, un sentiment, un vœu. Mais j’aurais eu bien mauvaise grâce à vouloir vous imposer mon détachement de beaucoup de choses qui sont encore la vie de l’opposition, et, de même que vous ne pouviez abdiquer vos croyances et votre espoir, vous ne pouviez me demander de les partager, puisqu’il m’eût fallu les feindre. Vous savez que je rêve une autre société : pas davantage. Vous espérez réformer celle-ci avec ses propres éléments. Croire, c’est presque pouvoir. Essayez donc ! et employez vos forces selon votre inspiration. Je n’aspire pas à un effort qui me paraît, à moi, à peu près inutile, apparemment parce que je n’y suis pas propre. Mais je puis avoir, auprès de vous, un autre emploi. Je crois que le rêve d’une société meilleure est fondé sur des principes très différents de ceux qui régissent la société actuelle, oui, je crois fermement que ce rêve n’est pas