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place parmi les patrons du pauvre peuple, lui qui, par rapport à son peuple italien, est l’initiateur de la foi nouvelle ? Voyez si sa parole ne ressemble pas à celle des premiers chrétiens ! Ce n’est pas la thèse politique, ce ne sont pas les théories matérialistes de l’intérêt personnel qui sont dans sa bouche, a Je vous apporte, leur dit-il, le péril, la fatigue et la mort. C’est le salut de l’âme et non le repos de la vie que je viens vous prêcher. Levez-vous donc et suivez-moi ! » Voilà ce qu’il dit aux paysans italiens, et ceux-ci se lèvent et marchent, obéissant à rappel de l’enthousiasme. Et l’on dit que le temps des miracles est passé !

Non ! le temps des miracles durera autant que la race humaine sur la terre, sans qu’il soit besoin désormais de faire intervenir le renversement des lois extérieures de la nature. C’est dans le cœur humain que s’accomplit l’éternel prodige, le sublime désaccord des appétits matériels et des besoins de la vie supérieure, ceux-ci faisant taire ceux-là, même dans leur plus légitime appel, et réveillant la soif du martyre dans l’être engourdi qui disait et croyait n’avoir besoin et souci que du pain du corps. À l’esprit froid qui calcule, les probabilités rationnelles des futurs événements humains., le miracle ne se présente jamais, et c’est pourtant le miracle qui résout toutes les questions en apparence insolubles, et déjoue toutes les opérations de la logique la mieux établie.

L’esprit vraiment éclairé devrait donc compter toujours sur le miracle et lui faire la part bonne dans