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comme vous avez voulu lui faire dire : Mort aux socialistes ! à la lanterne les plus hardis d’entre vous ! La minorité égarée peut pousser de pareils cris. Si vous étiez encore plus riches et plus habiles, vous pourriez peut-être produire une apparence de majorité pour allumer la guerre civile. Eh bien, la guerre civile ne vous obéirait pas, elle vous emporterait tes premiers.

Mais, dans vos savants calculs, vous avez oublié la loi suprême, la grande puissance, la grande voix de l’humanité. Elle viendra, et la pensée de guerre civile s’évanouira comme un mauvais rêve. Elle se sent, elle se connaît maintenant, la voix unanime du peuple ! Elle vous réduira tous au silence, elle passera sur vos têtes comme le souffle de Dieu, elle ira entourer votre représentation nationale, et voici ce qu’elle lui dira : « Jusqu’ici, tu n’étais pas inviolable, mais nous voici avec des armes parées de fleurs et nous te déclarons inviolable. Travaille, fonctionne, nous t’entourons de quatre cent mille baïonnettes, d’un million de volontés. Aucun parti, aucune intrigue n’arrivera jusqu’à toi. Recueille-toi et agis ; tu ne peux nous trahir, car tu vois qui nous sommes et nous te révélons à toi-même qui tu es. Nous te baptisons dans les flots d’une nouvelle vie, et tu ne peux pas résister au miracle que l’unanimité accomplit en ce jour pour transformer tes éléments divers en une pensée unique. Si tu résistes à notre appel, nous nous retirerons, nous te laisserons seule avec tes ennemis avec les éléments de discorde et d’impuissance que tu portes dans ton propre sein,