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peuple vous a prouvé qu’il voulait être le souverain unique, le souverain véritable.

Il le voulait ! Vous comprenez bien cette volonté-là, vous qui l’aviez pour vous-même. Mais qu’il y eût droit, voilà ce que vous ne comprendrez et n’admettrez pas aussi aisément. « Où prend-il ce droit effroyable ? C’est donc le droit du plus fort ? Nous le subissons, nous le proclamons des lèvres, dites-vous à vos amis ; mais nous ne le reconnaissons pas, et notre conviction est que nous faisons pour le mieux en limitant ce droit dans notre pensée, en travaillant habilement à l’atténuer dans les institutions nouvelles auxquelles nous voulons absolument mettre la main. »

Eh bien, il faut vous répondre au nom du peuple, il faut vous dire où le peuple puise son droit de souveraineté, quelle puissance supérieure à lui et à vous le lui concède et veille sur lui pour le lui conserver malgré vous.

La source de ce droit est en Dieu, qui a créé les m hommes parfaitement égaux, et qui les conserve tels, en dépit des erreurs des sociétés et de la longue consécration d’un abominable système d’inégalité, Vous avez entassé sophisme sur sophisme pour prouver que l’égalité n’est pas dans la nature, et que par conséquent Dieu ne Ta pas consacrée. Voici ce qu’on vous a répondu, ce qu’on vous répondra encore :

Vous cherchez vainement à confondre le sens du mot égalité avec celui d’identité. Non, les hommes ne sont pas identiques l’un à l’autre. La diversité de leurs forces, de leurs instincts, de leurs facultés, de leur