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peuvent y combattre en champ clos, et, quand on aura trouvé l’art de parler pour dire quelque chose, il s’y fera d’excellentes études politiques, philosophiques, sociales et religieuses.

À l’heure qu’il est, ces assemblées populaires si bonnes en principe, sont, en fait, insuffisantes et d’un effet vague. Ce premier inconvénient de l’essai d’une force nouvelle n’est inquiétant que pour ceux qui nient le progrès. Avant peu, l’éloquence creuse, l’insinuation perfide, la rodomontade vaniteuse y seront jugées sévèrement par l’admirable bon sens du peuple. L’esprit français est trop pénétrant pour rester dupe, et bientôt, à l’audition de tout discours inutile, le peuple, las de perdre son temps et son attention, répétera l’analyse railleuse du poète anglais : Des mots, des mots, des mots !

C’est pour hâter le retour de l’esprit de logique sur tous les points de la France où une assemblée populaire se constitue, que nous avons entrepris ce recueil. Nous ne le donnons pas comme un corps de doctrine, comme un dogme politique élaboré au coin de notre feu et destiné infailliblement à sauver le monde. Nous l’apportons simplement comme un élément de discussion destiné à ramener de temps en temps les questions opportunes sur leur terrain véritable, et à les empocher, autant qu’il dépendra de nous, de s’égarer dans des dissertations vaines et dangereuses par le temps qu’elles font perdre.

L’examen des candidatures absorbe notre temps, et pourtant le temps presse et l’heure approche. Nous