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Ils comprendront comme moi que c’est au moins autant à votre sympathie pour l’œuvre de leur journal qu’à votre bienveillance pour moi qu’ils doivent votre éclatante et généreuse assistance. Laissez-moi leur dire qu’elle leur est acquise au nom de l’idée qui les anime, et que je suis seulement ici l’intermédiaire honoré de vos mutuelles relations.

En m’efforçant d’aider mes compatriotes dans la création d’un journal indépendant, j’ai cru devoir suivre, à la distance qui me convient, le noble exemple que vous avez donné. C’est une pensée grande et bonne que celle de rendre à la presse des départements sa vigueur et sa liberté ; c’est, de plus, une idée juste, une vue saine que de croire sa résurrection possible et certaine, « en dépit de la triste situation qu’ont faite aux journaux de province l’abus de la centralisation, la loi sur les annonces judiciaires, et l’incroyable jurisprudence adoptée contre les imprimeurs [1]». Cette question de vie ou de mort pour la presse des départements vient d’être soulevée par la presse parisienne. Une remarquable réponse de M. Morel, rédacteur en chef du Courrier de la Côte-d’or, est venue défendre vaillamment le rôle des journaux de province contre les reproches bienveillants et profitables du journal la Presse. Mais la meilleure de toutes les réponses, c’est l’existence même du Bien public, ce journal de localité, auquel une des plus nobles et des plus vastes intelligences de notre temps

  1. Voir la Réforme du 5 décembre 1843.